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Taurus co-founder Lamine Brahimi's interview in L'Agefi

"Taurus est le leader en Suisse en matière d'infrastructure de marché. Nous travaillons avec tout le spectre d'acteurs y compris des cryptobanques et des sociétés technologiques qui utilisent l'infrastructure de Taurus."
Taurus co-founder Lamine Brahimi's interview in L'Agefi

Lamine Brahimi shared his thoughts in the newspaper L'Agefi on the latest developments of blockchain technology in the banking sector (en Français). Bonne lecture !


La fintech genevoise Taurus, symbole de la progression de la blockchain dans le secteur bancaire.

Article paru dans l’Agefi du mercredi 13.11.2019, à retrouver sur agefi.com, par Matteo Ianni

Mardi, la cryptobanque zougoise Seba Bank (anciennement Seba Crypto) annonçait qu’elle allait déployer ses activités en Suisse. Le lancement de l'ensemble des activités à l'étranger est par contre prévu en décembre. Si Seba part à la conquête des marchés, c’est qu’elle s’est bien entourée. L’entreprise zougoise a en effet noué un partenariat stratégique avec Taurus.

Créée au printemps 2018, la fintech genevoise est spécialisée dans les actifs digitaux et la blockchain. Son produit phare ? Taurus-PROTECT, sa solution de stockage sécurisée pour les bourses, banques et gestionnaires d’actifs. Elle a été développée par Taurus tant pour ses propres besoins que ceux de ses clients institutionnels. La plateforme est déjà opérationnelle au sein d’institutions financières de premier plan. Son ADN ? Faire et ensuite communiquer.

À ce jeu-là, l’entreprise genevoise enchaîne les annonces. Solution de custody des actifs numériques pour Vontobel en janvier 2019, palette complète de solutions pour Arab Bank en septembre dernier, et désormais partenariat stratégique avec Seba Bank la semaine dernière. Derrière la fintech Taurus, on trouve notamment Lamine Brahimi, ex- Chief Digital Officer de Lombard Odier. Il sera d’ailleurs panéliste lors de l’évènement « Blockchain and the futur of banking » qui se déroule jeudi à Genève.

La technologie blockchain semble progresser à pas de géant dans le secteur bancaire. Quel est votre avis ?

Depuis deux ans tous les types d'acteurs bancaires sont entrés en scène : banques privées, banques de détail, banques d'affaires, crypto-banques, fournisseurs d'infrastructure. Les grandes banques ont également lancé des initiatives à l'interne. La FINMA a également octroyé deux licences bancaires à des prestataires financiers dont le cœur d'affaires est dans les actifs numériques. Depuis cette annonce, fin août 2019, un grand nombre d'acteurs nous ont contactés. L'évolution est positive.

Quel est le potentiel de développement dans le domaine des actifs numériques ?

Nous voyons un potentiel significatif dans la digitalisation des marchés des capitaux privés plutôt que dans celui des capitaux publics, à savoir ceux cotés en bourse, pour lesquels le nombre de sociétés cotées a baissé de 30% en Europe et 50% aux États-Unis ces vingt dernières années. Tous les catalyseurs règlementaires et technologiques sont maintenant disponibles. La blockchain est un élément parmi d'autres qui facilite notamment les transferts de titres. Nous travaillons également main dans la main avec la capital markets and technology association (CMTA) à Genève afin de créer les standards de demain.

Les banques suisses sont les plus exposées à la baisse des revenus bancaires liée à l’émergence de la technologie blockchain, notamment du fait de la facilitation des paiements internationaux qui réduira leurs revenus. Quels seraient les autres risques ?

Nous voyons la technologie blockchain plutôt comme une opportunité au service des banques que comme une menace. Les principaux risques n'ont pas changé. Les études montrent d'année en année qu'un grand nombre d'établissements ne sont pas rentables dus à une baisse structurelle des revenus et une augmentation des coûts, réglementaires en particulier.

En soi, comment la blockchain améliore-t-elle l'efficacité des banques ?

Il y'a des opportunités de nouvelles sources de revenus notamment au niveau des marchés des capitaux privés. En matière d'efficacité, nous voyons surtout un potentiel de numériser toute la chaine de valeur dans la manière d'émettre, enregistrer et transférer ces titres. Un certain nombre de banques travaillent sur le sujet y compris au niveau des paiements.

Taurus SA a déjà développé une solution pour Vontobel, pour Arab Bank et maintenant Seba Bank. Y a-t-il d’autres établissements ?

Selon nos informations, Taurus est le leader en Suisse en matière d'infrastructure de marché. Nous travaillons avec tout le spectre d'acteurs y compris des cryptobanques et des sociétés technologiques qui utilisent l'infrastructure de Taurus. Car il faut se rendre compte que dans notre domaine d’activité, même pour une grande banque, il n’est pas facile de réunir les compétences nécessaires. Notre équipe pluridisciplinaire, notamment nos ingénieurs, est clairement un atout important, très apprécié de nos clients.